Nshozamihigo
Personne
Dates
- Existence: 1880 - 1916
Biographie
Né vers 1880, Nshozamihigo est le fils du roi Kigeli IV Rwabugiri et de Nyambibi, fille de Rushingwankiko du clan des Baha.
Par son père, le prince Nshozamihigo appartient au clan des Banyiginya et au lignage des Bahindiro.
Pendant sa minorité, le prince Nshozamihigo se voit confié par son père le commandement de la milice armée Abashozamihigo ainsi que l’administration des provinces du Murera, du Buberuka, du Bukonya et de quelques collines du Bugarura, du Marangara et du Ndiza. Étant donné que le prince était toujours enfant, le notable Rukaburacumu commande son armée et ses localités à sa place.
À sa maturité, le prince Nshozamihigo assume la direction de ses collines et prend le commandement de son armée. Son père le marie également à l’une de ses anciennes épouses, Nyirabarunganwa, fille de Nyirimigabo et sœur des chefs Nturo, Rusagara, etc. Avec Nyirabarunganwa, le prince Nshozamihigo donne naissance à Nyirimbirima et à Inyarubuga.
En 1895, Nshozamihigo prend part à la bataille livrée par son père contre le royaume de l’Ankole dirigé par Ntare V Rwamigereka (Rugingiza). Les armées rwandaises remportent la victoire et cela renforce l’aura du jeune prince. Son père meurt quelques mois plus tard. Le prince Rutarindwa, un autre fils de Kigeli IV, monte au trône sous le nom de Mibambwe IV. La mère de Rutarindwa étant décédée depuis quelques années, une reine-mère de substitution est attribuée au nouveau roi. Il s’agit alors de l’épouse favorite du roi défunt, à savoir Kanjogera intronisée sous le nom de Nyiramibambwe IV. La nomination de Kanjogera comme nouvelle reine-mère pose de graves problèmes dynastiques dans la mesure où Kanjogera dispose elle-même d’un fils intronisable, Musinga, et qu’elle appartient à une puissante famille désireuse de se maintenir contre toutes les convoitises.
Très vite se créent des divisions au sein des grandes familles aristocratiques. Deux tendances antagonistes émergent : les pro-Mibambwe IV et les pro-Musinga. Sommé de choisir entre ses deux demi-frères, le prince Nshozamihigo se rallie au camp de Musinga.
Dans l’entretemps, Nshozamihigo est nommé à la tête d’une expédition militaire contre les colonnes des lieutenants belges Long et Deffense ayant pénétrées au Rwanda, en juillet 1896. Campés à Shangi, les deux lieutenants subissent une attaque matinale des Rwandais. Aux premiers échanges de flèches et de balles, le prince Nshozamihigo impressionné par la riposte dévastatrice des fusils européens, fuit le champ de bataille à toutes jambes, retourne à la cour royale et recommande plutôt l’envoi d’une délégation diplomatique auprès des deux officiers belges. La défaite militaire de Shangi affaiblit le camp de Mibambwe IV à l’origine de l’expédition militaire.
La crise dynastique entre les pro-Mibambwe IV et les pro-Musinga poursuit son cours et s’envenime même. En décembre 1896, les deux camps s’affrontent finalement dans la bataille sanglante de Rucunshu. Les forces royalistes sont taillées en pièces et le roi Mibambwe IV se suicide ainsi que toute sa famille. Musinga monte au trône. Il est alors intronisé sous le nom dynastique de Yuhi V. Sa mère, Kanjogera, abandonne son nom dynastique précédent et adopte celui de Nyirayuhi V. Grâce à son adhésion, aux premières heures, au camp de Musinga, le prince Nshozamihigo est maintenu dans ses prérogatives.
Suivant les dispositions arrêtées à la Conférence de Berlin de 1884-85, les autorités coloniales allemandes instaurent, en 1897, un régime de protectorat au Rwanda. Les dirigeants rwandais sont maintenus dans leurs fonctions, à condition de se soumettre à l’empire colonial allemand et au Kaiser. Le prince Nshozamihigo continue ainsi de diriger ses collines et son armée. En 1910, il se retire de l’administration du Murera et y nomme son fils Nyirimbirima. Son retrait est, en partie, motivé par la méfiance de Yuhi V Musinga à son égard. Le jeune monarque le considère, en effet, comme un sérieux rival dans la mesure où Nshozamihigo est lui-même intronisable. La suspicion atteint son climax en 1915 lorsque le roi Yuhi V le destitue de la totalité de ses commandements et le remplace par son fils Nyirimbirima. En décembre de l’année suivante, le prince Nshozamihigo décède de la variole, « ubushita », sans avoir pu rentrer en grâce auprès de son royal demi-frère.
Son fils Nyirimbirima essaie, tant bien que mal, d’assurer la relève. Cependant, sa mésentente avec le roi Yuhi V Musinga le contraint, en 1918, à fuir en Ouganda avec sa famille et sa suite. Le roi Yuhi V le remplace alors par le Chef Gakwavu, l’arrière-petit-fils du roi Yuhi IV Gahindiro.
Par son père, le prince Nshozamihigo appartient au clan des Banyiginya et au lignage des Bahindiro.
Pendant sa minorité, le prince Nshozamihigo se voit confié par son père le commandement de la milice armée Abashozamihigo ainsi que l’administration des provinces du Murera, du Buberuka, du Bukonya et de quelques collines du Bugarura, du Marangara et du Ndiza. Étant donné que le prince était toujours enfant, le notable Rukaburacumu commande son armée et ses localités à sa place.
À sa maturité, le prince Nshozamihigo assume la direction de ses collines et prend le commandement de son armée. Son père le marie également à l’une de ses anciennes épouses, Nyirabarunganwa, fille de Nyirimigabo et sœur des chefs Nturo, Rusagara, etc. Avec Nyirabarunganwa, le prince Nshozamihigo donne naissance à Nyirimbirima et à Inyarubuga.
En 1895, Nshozamihigo prend part à la bataille livrée par son père contre le royaume de l’Ankole dirigé par Ntare V Rwamigereka (Rugingiza). Les armées rwandaises remportent la victoire et cela renforce l’aura du jeune prince. Son père meurt quelques mois plus tard. Le prince Rutarindwa, un autre fils de Kigeli IV, monte au trône sous le nom de Mibambwe IV. La mère de Rutarindwa étant décédée depuis quelques années, une reine-mère de substitution est attribuée au nouveau roi. Il s’agit alors de l’épouse favorite du roi défunt, à savoir Kanjogera intronisée sous le nom de Nyiramibambwe IV. La nomination de Kanjogera comme nouvelle reine-mère pose de graves problèmes dynastiques dans la mesure où Kanjogera dispose elle-même d’un fils intronisable, Musinga, et qu’elle appartient à une puissante famille désireuse de se maintenir contre toutes les convoitises.
Très vite se créent des divisions au sein des grandes familles aristocratiques. Deux tendances antagonistes émergent : les pro-Mibambwe IV et les pro-Musinga. Sommé de choisir entre ses deux demi-frères, le prince Nshozamihigo se rallie au camp de Musinga.
Dans l’entretemps, Nshozamihigo est nommé à la tête d’une expédition militaire contre les colonnes des lieutenants belges Long et Deffense ayant pénétrées au Rwanda, en juillet 1896. Campés à Shangi, les deux lieutenants subissent une attaque matinale des Rwandais. Aux premiers échanges de flèches et de balles, le prince Nshozamihigo impressionné par la riposte dévastatrice des fusils européens, fuit le champ de bataille à toutes jambes, retourne à la cour royale et recommande plutôt l’envoi d’une délégation diplomatique auprès des deux officiers belges. La défaite militaire de Shangi affaiblit le camp de Mibambwe IV à l’origine de l’expédition militaire.
La crise dynastique entre les pro-Mibambwe IV et les pro-Musinga poursuit son cours et s’envenime même. En décembre 1896, les deux camps s’affrontent finalement dans la bataille sanglante de Rucunshu. Les forces royalistes sont taillées en pièces et le roi Mibambwe IV se suicide ainsi que toute sa famille. Musinga monte au trône. Il est alors intronisé sous le nom dynastique de Yuhi V. Sa mère, Kanjogera, abandonne son nom dynastique précédent et adopte celui de Nyirayuhi V. Grâce à son adhésion, aux premières heures, au camp de Musinga, le prince Nshozamihigo est maintenu dans ses prérogatives.
Suivant les dispositions arrêtées à la Conférence de Berlin de 1884-85, les autorités coloniales allemandes instaurent, en 1897, un régime de protectorat au Rwanda. Les dirigeants rwandais sont maintenus dans leurs fonctions, à condition de se soumettre à l’empire colonial allemand et au Kaiser. Le prince Nshozamihigo continue ainsi de diriger ses collines et son armée. En 1910, il se retire de l’administration du Murera et y nomme son fils Nyirimbirima. Son retrait est, en partie, motivé par la méfiance de Yuhi V Musinga à son égard. Le jeune monarque le considère, en effet, comme un sérieux rival dans la mesure où Nshozamihigo est lui-même intronisable. La suspicion atteint son climax en 1915 lorsque le roi Yuhi V le destitue de la totalité de ses commandements et le remplace par son fils Nyirimbirima. En décembre de l’année suivante, le prince Nshozamihigo décède de la variole, « ubushita », sans avoir pu rentrer en grâce auprès de son royal demi-frère.
Son fils Nyirimbirima essaie, tant bien que mal, d’assurer la relève. Cependant, sa mésentente avec le roi Yuhi V Musinga le contraint, en 1918, à fuir en Ouganda avec sa famille et sa suite. Le roi Yuhi V le remplace alors par le Chef Gakwavu, l’arrière-petit-fils du roi Yuhi IV Gahindiro.
Auteur : Dantès Singiza
Sources: Delmas Léon, "Généalogies de la noblesse (les Batutsi) du Ruanda", Kabgayi, Vicariat apostolique du Ruanda, 1950, p. 70, 90; Kagame Alexis, "Un abrégé de l'histoire du Rwanda, Tome 2: 1853-1972", Butare, Éditions de l'Université nationale du Rwanda, 1975, p. 464, 507, 511, 513, 526; Des Forges Alison, "Defeat is the only bad news: Rwanda under Musinga, 1896-1931", Madison, The University of Wisconsin Press, 2011, p. 148-149; Muzungu Bernardin, "Histoire du Rwanda sous la colonisation", Kigali, Cahiers Lumière et Société, 2009, p. 52, 89-90, 95-96, 99, 103, 105.