Coppens, Paul
Personne
Dates
- Existence: 1892 - 1969
Biography
Avocat auprès de la Cour d’appel de Bruxelles et professeur à l’Université catholique de Louvain, Paul Coppens est né à Ixelles, le 8 juillet 1892. Il grandit au sein d’une famille catholique pratiquante. Après ses humanités, il étudie le droit, d’abord, à Saint-Louis, puis à Louvain.
En août 1914, lors de la Première Guerre mondiale, Paul Coppens interrompt ses études pour s’engager. Il participe aux combats de la Grande Guerre. Toujours en première ligne, il est blessé près de Marche-les-Dames et capturé par les Allemands. Il est, par la suite, envoyé au camp des prisonniers de Senne, près de Paderborn. Guéri de ses blessures, il y tombe malade en raison des conditions de détention. En juillet 1915, ses geôliers l’envoient en Suisse pour se faire soigner. À sa guérison, Paul Coppens est libéré. Il contacte alors la hiérarchie militaire belge et demande à retourner rapidement au front. Le rappel sur les champs de bataille européens tarde à venir. Paul Coppens entreprend, à ce moment-là, des démarches en vue d’être affecté sur le théâtre africain. Sa demande est prestement acceptée.
En compagnie de son petit-frère Alfred, Paul Coppens s’embarque, le 5 avril 1916, à Falmouth, à destination de Boma, au Congo. Ils y arrivent le 27 avril 1916 et reçoivent alors l’ordre de rejoindre Stanleyville, d’où ils partiront pour le front. Ils se mettent en route et arrivent à Stanleyville le 19 mai 1916. Quelque temps après, ils quittent Stanleyville et passent plusieurs mois en pérégrinations en attendant leurs affectations définitives. Au début d’août 1916, ils sont désignés pour la brigade sud déployée au Rwanda, au Burundi et au Tanganyika. Ils partent vers leur affectation. Le 11 août 1916, ils franchissent la Rusizi, le 12 août, ils sont à Cibitoke, au Burundi, ils atteignent Usumbura le 15 août et arrivent, finalement, à Kigoma, au Tanganyika, le 6 septembre.
À Kigoma, Paul et Alfred Coppens sont attachés au commandement d’une compagnie militaire. Le 4 octobre 1916, Paul Coppens est envoyé à Udjidji, pendant que son frère reste affecté à Kigoma. À Udjidji, Paul Coppens est d’abord l’interprète du commandant Van Ermingen, puis, à partir de novembre 1916, il est assigné à l’auditorat militaire. En février 1917, il est proposé comme substitut de l’auditeur militaire à Kitega, au Burundi. Le 16 avril 1917, son frère, tout juste guéri de l’hématurie, quitte Kigoma et rentre en Europe. Trois jours plus tard, Paul Coppens arrive à Kitega. Contrairement à la proposition initiale, il y exerce, d’abord, la fonction de secrétaire juridique. Ensuite, en septembre 1917, il est nommé substitut adjoint au substitut Louis de Lannoy de Kitega. En novembre 1917, il séjourne un petit moment à Usumbura pour défendre, avec l’accord de ses supérieurs, un prévenu devant le Conseil de guerre. Il passe les fêtes de fin d’année à la mission catholique de Mugera, puis il est rappelé à Kigoma. Il y arrive le 31 janvier 1918. Il y reste jusqu’au 8 février 1918, ensuite il est envoyé à Kigali. Il atteint la capitale rwandaise, le 28 février 1918. Il travaille alors comme secrétaire du major De Clerck, le résident militaire du Rwanda, et s’occupe, en même temps, des tâches du parquet. Il retourne au Tanganyika, le 25 avril 1918, et arrive à Kigoma, le 19 mai 1918. Il est tout de suite assigné au dépouillement des archives allemandes ramenées de Kigali.
Le 13 juin 1918, il est nommé administrateur du territoire de Kasulu. Il y arrive le 14 juillet et s’attèle tout de suite à son travail de « territorial ». À l’armistice du 11 novembre, Paul Coppens demande l’autorisation de quitter Kasulu et de rentrer en Europe. L’autorisation lui est tout de suite accordée, d’autant plus qu’il avait déjà dépassé le terme de son engagement. Paul Coppens retourne en Belgique à la fin de 1918. Il se remet tout de suite aux études et obtient son diplôme de droit à l’Université libre de Bruxelles en 1919.
Il épouse ensuite Blanche Hellemans avec qui il aura sept enfants : une fille et six garçons. En janvier 1920, Paul Coppens retourne au Congo et s’établit avec sa famille, à Léopoldville, où il est le conseiller juridique des Huileries du Congo belge. En février 1922, il rentre en Belgique suite à des problèmes de santé. Il met en place un cabinet d’avocats qu’il gère pendant huit ans. En 1930, il part encore au Congo où il travaille comme administrateur de sociétés. Il y reste un an, puis retourne en Belgique et reprend son cabinet d’avocats. Il assiste aussi Pierre Ryckmans dans son cours dispensé sur l’Afrique à l’Université de Louvain. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, il défend de nombreux prisonniers politiques devant les tribunaux allemands. Après la guerre, il travaille momentanément à l’auditorat militaire. Ensuite, il rouvre son cabinet et enseigne toujours à l’Université de Louvain. Il est, par la suite, nommé professeur extraordinaire à Louvain.
Son intérêt pour l’Afrique reste également constant. Il suit l’évolution du continent. Il voyage beaucoup en Afrique. Il lit et écrit beaucoup sur le berceau de l’humanité. Il rencontre les anciens d’Afrique, les colons et les fonctionnaires coloniaux en vacances. Il adhère tout autant au monde associatif colonial. Il est le secrétaire général du Comité permanent du Congrès colonial national. Avec l’aide de son épouse, il dirige l’Association pour la Protection des « Mulâtres » (guillemets ajoutés par nous). Il anime également le Groupement congolais de la Ligue des Familles nombreuses. En 1959, il est intégré à la Classe des Sciences morales et politiques de l’Académie royale des Sciences d’Outre-Mer.
Lorsque se lève le « soleil des indépendances » africaines en 1960, Paul Coppens adapte et complète son cours sur le droit public congolais. Il examine ensuite les constitutions que se dotent les États africains nouvellement indépendants et en tire une analyse du droit public comparé.
En 1962, P. Coppens accède à l’éméritat. En 1963, il part au Congo pour dispenser, pendant trois mois, le cours de droit à l’Université de Lubumbashi. Peu de temps après, il se rend en Finlande, où il expose son analyse du droit public comparé des jeunes États africains. Vers la fin des années 1960, la santé de Paul Coppens décline graduellement. Il meurt, chez lui, le 22 février 1969. Son épouse décède quelques jours après lui.
En août 1914, lors de la Première Guerre mondiale, Paul Coppens interrompt ses études pour s’engager. Il participe aux combats de la Grande Guerre. Toujours en première ligne, il est blessé près de Marche-les-Dames et capturé par les Allemands. Il est, par la suite, envoyé au camp des prisonniers de Senne, près de Paderborn. Guéri de ses blessures, il y tombe malade en raison des conditions de détention. En juillet 1915, ses geôliers l’envoient en Suisse pour se faire soigner. À sa guérison, Paul Coppens est libéré. Il contacte alors la hiérarchie militaire belge et demande à retourner rapidement au front. Le rappel sur les champs de bataille européens tarde à venir. Paul Coppens entreprend, à ce moment-là, des démarches en vue d’être affecté sur le théâtre africain. Sa demande est prestement acceptée.
En compagnie de son petit-frère Alfred, Paul Coppens s’embarque, le 5 avril 1916, à Falmouth, à destination de Boma, au Congo. Ils y arrivent le 27 avril 1916 et reçoivent alors l’ordre de rejoindre Stanleyville, d’où ils partiront pour le front. Ils se mettent en route et arrivent à Stanleyville le 19 mai 1916. Quelque temps après, ils quittent Stanleyville et passent plusieurs mois en pérégrinations en attendant leurs affectations définitives. Au début d’août 1916, ils sont désignés pour la brigade sud déployée au Rwanda, au Burundi et au Tanganyika. Ils partent vers leur affectation. Le 11 août 1916, ils franchissent la Rusizi, le 12 août, ils sont à Cibitoke, au Burundi, ils atteignent Usumbura le 15 août et arrivent, finalement, à Kigoma, au Tanganyika, le 6 septembre.
À Kigoma, Paul et Alfred Coppens sont attachés au commandement d’une compagnie militaire. Le 4 octobre 1916, Paul Coppens est envoyé à Udjidji, pendant que son frère reste affecté à Kigoma. À Udjidji, Paul Coppens est d’abord l’interprète du commandant Van Ermingen, puis, à partir de novembre 1916, il est assigné à l’auditorat militaire. En février 1917, il est proposé comme substitut de l’auditeur militaire à Kitega, au Burundi. Le 16 avril 1917, son frère, tout juste guéri de l’hématurie, quitte Kigoma et rentre en Europe. Trois jours plus tard, Paul Coppens arrive à Kitega. Contrairement à la proposition initiale, il y exerce, d’abord, la fonction de secrétaire juridique. Ensuite, en septembre 1917, il est nommé substitut adjoint au substitut Louis de Lannoy de Kitega. En novembre 1917, il séjourne un petit moment à Usumbura pour défendre, avec l’accord de ses supérieurs, un prévenu devant le Conseil de guerre. Il passe les fêtes de fin d’année à la mission catholique de Mugera, puis il est rappelé à Kigoma. Il y arrive le 31 janvier 1918. Il y reste jusqu’au 8 février 1918, ensuite il est envoyé à Kigali. Il atteint la capitale rwandaise, le 28 février 1918. Il travaille alors comme secrétaire du major De Clerck, le résident militaire du Rwanda, et s’occupe, en même temps, des tâches du parquet. Il retourne au Tanganyika, le 25 avril 1918, et arrive à Kigoma, le 19 mai 1918. Il est tout de suite assigné au dépouillement des archives allemandes ramenées de Kigali.
Le 13 juin 1918, il est nommé administrateur du territoire de Kasulu. Il y arrive le 14 juillet et s’attèle tout de suite à son travail de « territorial ». À l’armistice du 11 novembre, Paul Coppens demande l’autorisation de quitter Kasulu et de rentrer en Europe. L’autorisation lui est tout de suite accordée, d’autant plus qu’il avait déjà dépassé le terme de son engagement. Paul Coppens retourne en Belgique à la fin de 1918. Il se remet tout de suite aux études et obtient son diplôme de droit à l’Université libre de Bruxelles en 1919.
Il épouse ensuite Blanche Hellemans avec qui il aura sept enfants : une fille et six garçons. En janvier 1920, Paul Coppens retourne au Congo et s’établit avec sa famille, à Léopoldville, où il est le conseiller juridique des Huileries du Congo belge. En février 1922, il rentre en Belgique suite à des problèmes de santé. Il met en place un cabinet d’avocats qu’il gère pendant huit ans. En 1930, il part encore au Congo où il travaille comme administrateur de sociétés. Il y reste un an, puis retourne en Belgique et reprend son cabinet d’avocats. Il assiste aussi Pierre Ryckmans dans son cours dispensé sur l’Afrique à l’Université de Louvain. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, il défend de nombreux prisonniers politiques devant les tribunaux allemands. Après la guerre, il travaille momentanément à l’auditorat militaire. Ensuite, il rouvre son cabinet et enseigne toujours à l’Université de Louvain. Il est, par la suite, nommé professeur extraordinaire à Louvain.
Son intérêt pour l’Afrique reste également constant. Il suit l’évolution du continent. Il voyage beaucoup en Afrique. Il lit et écrit beaucoup sur le berceau de l’humanité. Il rencontre les anciens d’Afrique, les colons et les fonctionnaires coloniaux en vacances. Il adhère tout autant au monde associatif colonial. Il est le secrétaire général du Comité permanent du Congrès colonial national. Avec l’aide de son épouse, il dirige l’Association pour la Protection des « Mulâtres » (guillemets ajoutés par nous). Il anime également le Groupement congolais de la Ligue des Familles nombreuses. En 1959, il est intégré à la Classe des Sciences morales et politiques de l’Académie royale des Sciences d’Outre-Mer.
Lorsque se lève le « soleil des indépendances » africaines en 1960, Paul Coppens adapte et complète son cours sur le droit public congolais. Il examine ensuite les constitutions que se dotent les États africains nouvellement indépendants et en tire une analyse du droit public comparé.
En 1962, P. Coppens accède à l’éméritat. En 1963, il part au Congo pour dispenser, pendant trois mois, le cours de droit à l’Université de Lubumbashi. Peu de temps après, il se rend en Finlande, où il expose son analyse du droit public comparé des jeunes États africains. Vers la fin des années 1960, la santé de Paul Coppens décline graduellement. Il meurt, chez lui, le 22 février 1969. Son épouse décède quelques jours après lui.
Auteur : Dantès Singiza
Source : Stenmans A., "Coppens (Paul)", in Académie royale des Sciences d'Outre-Mer, "Biographie Belge d'Outre-Mer", tome VII-B, 1977, col. 67-86.
Trouvé dans 1 Collection ou document:
Fonds Coppens, Paul
Fonds
Identifiant: HA.01.0137
Présentation du contenu
Conférence: " Rapport général et conclusion", rapport du Congrès organisé par le Comité Permanent du Congrés Coloniale Nationale sur la Promotion de la Femme au Congo Belge et au Ruanda-Urundi.
Dates:
Majeure partie des documents trouvés entre 1956
Trouvé dans:
Archives de particuliers - Histoire coloniale
/
Fonds Coppens, Paul