Rutangira
Personne
Dates
- Existence: 1914 - 1968
Biographie
Rutangira est né vers 1914. Il est le fils de Ngirishema, descendant direct du roi du Rwanda Yuhi III Mazimpaka. Par son père, Rutangira appartient au clan des Banyiginya et au lignage des Bashara.
Dans les années 1940, Rutangira est sous-chef dans le territoire d’Astrida et habite la colline de Mara, dans la chefferie du Busanza. En 1944, il est destitué de ce poste et survit, par la suite, grâce aux activités agropastorales.
Durant le temps où il était sous-chef et où il séjournait régulièrement à la cour du roi Mutara III Rudahigwa, Rutangira montrait un intérêt poussé pour la musique rwandaise traditionnelle, les chansons historiques à la cithare ainsi que pour les sons produits par les tambours royaux. De simple auditeur, ce notable à la mise soignée s’est dépêché d’apprendre à jouer la cithare rwandaise, inanga, et il est rapidement devenu l’un des grands citharistes de son temps. Au début, Rutangira interprète les chansons entendues lors des veillées à la cour royale, puis ajoute les morceaux provenant des régions périphériques et crée enfin ses propres ballades au grand plaisir de son public. Son répertoire s’enrichit ainsi. En plus de ses activités agropastorales, Rutangira devient également un cithariste professionnel convié aux veillées royales ainsi qu’aux grandes fêtes. Grâce à sa notoriété déjà établie, une équipe de chercheurs de l’IRSAC constituée de Denyse Hiernaux et de Jacques Jérôme Maquet, enregistre son répertoire entre 1954 et 1955. Ce répertoire comprend les chansons historiques vantant les exploits des monarques rwandais, les actions des personnages illustres, la vie à la cour royale ainsi que les faits marquants de l’histoire du Rwanda.
Le répertoire de Rutangira est constitué d’une cinquantaine de morceaux à l’instar de «Nyiramibambwe», «Kibunda», «Indemarugamba», «Inkotanyi», «Uko yatashye asa», «Rushya», «Rusogongerwa (Rushogongerwa)», «Inkuza», «Ishyuheri», «Nzamusaba inka», «Garuka», «Umurundo», «Nyiragaharage», «Rubibi», «Candari», «Basebya», «Berenadeta (Mureke)», «Itoto ry’abato», «Ibirunga», «Rurari», «Rwagitinywa», «Uko yabyirutse», «Nyirimana», «i Mitoma», «Ingaragazamihigo», «Rugambwa», «Muhigirwa», «Impunga», «Inyambo», «Abarenzi b’i Nduga», «Inganji mu Mirimba», «Rwatsinda», «Induru iravuze», «Itahire (Itahire Nkotanyi)», «Rangira», «Impundu», «Ngwino tugende».
Outre l’enregistrement de ces morceaux, Rutangira est sollicité par l’IRSAC pour servir de modèle photographique et cinématographique des reconstitutions des rites et des pratiques institutionnelles du Rwanda précolonial. C'est ainsi qu'il apparaît dans le film "Rwanda, tableaux d'une féodalité pastorale" réalisé en 1955 par l'anthropologue Luc de Heusch.
Après les troubles de 1959, Rutangira s’exile au Burundi, où il décède en 1968.
Dans son temps, Rutangira était reconnu comme un grand cithariste, un bon chanteur et un excellent tambourineur.
Dans les années 1940, Rutangira est sous-chef dans le territoire d’Astrida et habite la colline de Mara, dans la chefferie du Busanza. En 1944, il est destitué de ce poste et survit, par la suite, grâce aux activités agropastorales.
Durant le temps où il était sous-chef et où il séjournait régulièrement à la cour du roi Mutara III Rudahigwa, Rutangira montrait un intérêt poussé pour la musique rwandaise traditionnelle, les chansons historiques à la cithare ainsi que pour les sons produits par les tambours royaux. De simple auditeur, ce notable à la mise soignée s’est dépêché d’apprendre à jouer la cithare rwandaise, inanga, et il est rapidement devenu l’un des grands citharistes de son temps. Au début, Rutangira interprète les chansons entendues lors des veillées à la cour royale, puis ajoute les morceaux provenant des régions périphériques et crée enfin ses propres ballades au grand plaisir de son public. Son répertoire s’enrichit ainsi. En plus de ses activités agropastorales, Rutangira devient également un cithariste professionnel convié aux veillées royales ainsi qu’aux grandes fêtes. Grâce à sa notoriété déjà établie, une équipe de chercheurs de l’IRSAC constituée de Denyse Hiernaux et de Jacques Jérôme Maquet, enregistre son répertoire entre 1954 et 1955. Ce répertoire comprend les chansons historiques vantant les exploits des monarques rwandais, les actions des personnages illustres, la vie à la cour royale ainsi que les faits marquants de l’histoire du Rwanda.
Le répertoire de Rutangira est constitué d’une cinquantaine de morceaux à l’instar de «Nyiramibambwe», «Kibunda», «Indemarugamba», «Inkotanyi», «Uko yatashye asa», «Rushya», «Rusogongerwa (Rushogongerwa)», «Inkuza», «Ishyuheri», «Nzamusaba inka», «Garuka», «Umurundo», «Nyiragaharage», «Rubibi», «Candari», «Basebya», «Berenadeta (Mureke)», «Itoto ry’abato», «Ibirunga», «Rurari», «Rwagitinywa», «Uko yabyirutse», «Nyirimana», «i Mitoma», «Ingaragazamihigo», «Rugambwa», «Muhigirwa», «Impunga», «Inyambo», «Abarenzi b’i Nduga», «Inganji mu Mirimba», «Rwatsinda», «Induru iravuze», «Itahire (Itahire Nkotanyi)», «Rangira», «Impundu», «Ngwino tugende».
Outre l’enregistrement de ces morceaux, Rutangira est sollicité par l’IRSAC pour servir de modèle photographique et cinématographique des reconstitutions des rites et des pratiques institutionnelles du Rwanda précolonial. C'est ainsi qu'il apparaît dans le film "Rwanda, tableaux d'une féodalité pastorale" réalisé en 1955 par l'anthropologue Luc de Heusch.
Après les troubles de 1959, Rutangira s’exile au Burundi, où il décède en 1968.
Dans son temps, Rutangira était reconnu comme un grand cithariste, un bon chanteur et un excellent tambourineur.
Auteur : Dantès Singiza
Sources : Delmas Léon, "Généalogies de la noblesse (les Batutsi) du Ruanda", Kabgayi, Vicariat apostolique du Ruanda, 1950 ; Gansemans Jos, "Les instruments de musique du Rwanda. Étude ethnomusicologique", Tervuren, MRAC, 1988, p. 165-170, 307.