Naigiziki, Saverio
Personne
Dates
- Existence: 1915 - 1984
Biographie
Né à Save (Butare, Huye) en 1915, Saverio Naigiziki ou Xavier Naigiziki (écrit en Kinyarwanda Nayigiziki), suit sa scolarité à l'école primaire de Save ainsi qu'au petit séminaire de Kabgayi, dont il est renvoyé avant la fin de ses études.
Par la suite, il exerce les fonctions de clerc auprès des commerçants européens, de l’église catholique et de son ami, le chef rwandais Wilfrid Bucyanayandi du Gishari (Congo Belge). Ensuite, il travaille au secrétariat du Fonds Mutara à Nyanza.
Vers la fin du mois d'août 1959, S. Naigiziki est désigné comme le sous-chef intérimaire de Shari de la chefferie du Mayaga en territoire de Nyanza. Il y est délégué par l'administrateur territorial de Nyanza en attendant la confirmation de sa nomination par le roi et le résident du Ruanda.
Le 3 septembre 1959, Naigiziki est officiellement investi comme le sous-chef de Shari en présence de l'administrateur de Nyanza, Emmanuel de Jamblinne de Meux, du chef du Mayaga, Ubald Kimonyo, et du sous-chef démissionnaire de Shari, Michel Muligande.
Saverio Naigiziki est alors à la tête d'une sous-chefferie de 845 hommes adultes valides et d'une population d'environ 2000 personnes. Il est alors chargé, entre autres, de collecter les impôts (l'impôt de capitation, l'impôt de gros bétail et l'impôt de polygamie), de recenser la population, de superviser les cultures de café et la lutte antiérosive, de combattre le banditisme et d'encourager la population aux vaccinations.
Suite aux troubles de novembre 1959 survenus dans presque tous les territoires du Rwanda et qualifiés par certains de "révolution", le chef du Mayaga, Ubald Kimonyo, est relevé de ses fonctions et incarcéré le 09 novembre 1959. Puis, il est provisoirement remplacé, le 13 novembre 1959, par Ladislas Sekayange, sous-chef de Muyira, ensuite par Pierre-Claver Kaberuka investi le 27 novembre 1959. Désormais, c'est au dernier dignitaire que Naigiziki adresse ses rapports.
Le 10 juillet 1960, Saverio Naigiziki demande sa mise en disponibilité de la sous-chefferie de Shari, officiellement pour s'occuper du Fonds Mutara, dont il est devenu le président en même temps que le représentant légal, et officieusement pour s'éloigner de sa population insoumise et opposée au paiement des impôts ainsi qu'à l'exécution des travaux caféiers. Dès lors, Naigiziki aura été sous-chef de Shari pendant 10 mois.
Plus tard, à partir de septembre 1960, Naigiziki est embauché par l'administration tutélaire du Ruanda-Urundi, à Usumbura. Cette fois, il travaille au sein du Bureau des Statistiques du Service des Affaires économiques. Vers la fin de 1961, il rentre au Rwanda où il officie momentanément comme traducteur des débats du Conseil du Ruanda.
Après l’indépendance du Rwanda accordée le 1er juillet 1962, S. Naigiziki est employé comme professeur de latin et de français au petit séminaire de Butare, grâce à l’intervention de Mgr Jean-Baptiste Gahamanyi, évêque de Butare, par ailleurs son ancien condisciple au petit séminaire de Kabgayi. Durant la décennie 1960 et les années suivantes, Naigiziki collabore également avec l'Institut national de la Recherche scientifique (INRS) dans ses enquêtes sur l'histoire, la société et la culture rwandaises.
S. Naigiziki est décédé en 1984, à Butare.
Saverio Naigiziki est le premier auteur rwandais de roman francophone. Son premier ouvrage inspiré de son histoire personnelle et écrit en 1950, "Escapade ruandaise. Journal d’un clerc en sa trentième année", connait un grand succès et une réédition en 2 tomes "Mes transes à trente ans. Histoire vécue mêlée de roman. Tome 1 : de mal en pis" ; "Tome 2 : de pis en mieux, 1955". Naigiziki est également l'auteur d'une pièce de théâtre "L'optimiste" écrite en 1954.
Par la suite, il exerce les fonctions de clerc auprès des commerçants européens, de l’église catholique et de son ami, le chef rwandais Wilfrid Bucyanayandi du Gishari (Congo Belge). Ensuite, il travaille au secrétariat du Fonds Mutara à Nyanza.
Vers la fin du mois d'août 1959, S. Naigiziki est désigné comme le sous-chef intérimaire de Shari de la chefferie du Mayaga en territoire de Nyanza. Il y est délégué par l'administrateur territorial de Nyanza en attendant la confirmation de sa nomination par le roi et le résident du Ruanda.
Le 3 septembre 1959, Naigiziki est officiellement investi comme le sous-chef de Shari en présence de l'administrateur de Nyanza, Emmanuel de Jamblinne de Meux, du chef du Mayaga, Ubald Kimonyo, et du sous-chef démissionnaire de Shari, Michel Muligande.
Saverio Naigiziki est alors à la tête d'une sous-chefferie de 845 hommes adultes valides et d'une population d'environ 2000 personnes. Il est alors chargé, entre autres, de collecter les impôts (l'impôt de capitation, l'impôt de gros bétail et l'impôt de polygamie), de recenser la population, de superviser les cultures de café et la lutte antiérosive, de combattre le banditisme et d'encourager la population aux vaccinations.
Suite aux troubles de novembre 1959 survenus dans presque tous les territoires du Rwanda et qualifiés par certains de "révolution", le chef du Mayaga, Ubald Kimonyo, est relevé de ses fonctions et incarcéré le 09 novembre 1959. Puis, il est provisoirement remplacé, le 13 novembre 1959, par Ladislas Sekayange, sous-chef de Muyira, ensuite par Pierre-Claver Kaberuka investi le 27 novembre 1959. Désormais, c'est au dernier dignitaire que Naigiziki adresse ses rapports.
Le 10 juillet 1960, Saverio Naigiziki demande sa mise en disponibilité de la sous-chefferie de Shari, officiellement pour s'occuper du Fonds Mutara, dont il est devenu le président en même temps que le représentant légal, et officieusement pour s'éloigner de sa population insoumise et opposée au paiement des impôts ainsi qu'à l'exécution des travaux caféiers. Dès lors, Naigiziki aura été sous-chef de Shari pendant 10 mois.
Plus tard, à partir de septembre 1960, Naigiziki est embauché par l'administration tutélaire du Ruanda-Urundi, à Usumbura. Cette fois, il travaille au sein du Bureau des Statistiques du Service des Affaires économiques. Vers la fin de 1961, il rentre au Rwanda où il officie momentanément comme traducteur des débats du Conseil du Ruanda.
Après l’indépendance du Rwanda accordée le 1er juillet 1962, S. Naigiziki est employé comme professeur de latin et de français au petit séminaire de Butare, grâce à l’intervention de Mgr Jean-Baptiste Gahamanyi, évêque de Butare, par ailleurs son ancien condisciple au petit séminaire de Kabgayi. Durant la décennie 1960 et les années suivantes, Naigiziki collabore également avec l'Institut national de la Recherche scientifique (INRS) dans ses enquêtes sur l'histoire, la société et la culture rwandaises.
S. Naigiziki est décédé en 1984, à Butare.
Saverio Naigiziki est le premier auteur rwandais de roman francophone. Son premier ouvrage inspiré de son histoire personnelle et écrit en 1950, "Escapade ruandaise. Journal d’un clerc en sa trentième année", connait un grand succès et une réédition en 2 tomes "Mes transes à trente ans. Histoire vécue mêlée de roman. Tome 1 : de mal en pis" ; "Tome 2 : de pis en mieux, 1955". Naigiziki est également l'auteur d'une pièce de théâtre "L'optimiste" écrite en 1954.
Auteur : Dantès Singiza
Source : MRAC, Archives du Pr Marcel d'Hertefelt, Petites enquêtes Xavier Naigiziki - Chansons - Imaana - Clans (amoko) ; Archives générales du Royaume 2-dépôt Joseph Cuvelier, RWA 45, RWA 48 ; Archives générales du Royaume, SPA-AIMO, Cadre auxiliaire Ruanda-Urundi, Dossier de Naigiziki Xavier ; Ngendahayo Jean-Marie, "Le singe qui a avalé un Français", in "Iwacu", [en ligne], https://www.iwacu-burundi.org/le-singe-qui-a-avale-un-francais/. (Page consultée le 14/7/2020).