de Decker, Vincent
Personne
Dates
- Existence: 1908 - 1988
Le Père Vincent de Decker est un prêtre catholique de la Société des Missionnaires d’Afrique ou les Pères Blancs.
Il est né le 12 mars 1908, à Ixelles, à Bruxelles, en Belgique. Il fait l’école primaire et les premières années du secondaire au collège Notre-Dame à Cureghem (Bruxelles). Après la mort de son père, il devient interne chez les Frères des Écoles chrétiennes à Carlsbourg, dans la province du Luxembourg. Au terme des études secondaires, il intègre le séminaire Léon XIII à l’Université de Louvain. Il y obtient, en 1929, un doctorat en philosophie thomiste. Au cours de l’année 1929-1930, il suit des cours de médecine et de sciences coloniales dans le cadre de son service militaire. À la fin de ce passage à l’armée, il obtient un diplôme d’infirmier et une candidature en sciences coloniales.
En 1930, il est admis au noviciat des Pères Blancs, à la Maison-Carrée, en Algérie. Le 5 octobre 1930, il reçoit l’habit des Pères Blancs – la gandoura, le burnous et le rosaire. Il rentre ensuite en Belgique, au scolasticat de Heverlee, pour parfaire sa formation missionnaire. Le 28 juin 1934, il prononce son serment perpétuel de Père Blanc et le 29 juin de l’année suivante, il est ordonné prêtre à Heverlee.
Envoyé au Rwanda, il y arrive le 1er novembre 1935 et est tout de suite affecté au grand séminaire qui se trouve alors à Kabgayi. Il y enseigne la philosophie. En septembre 1936, le grand séminaire est transféré à Nyakibanda. Le Père de Decker devient dès lors un des fondateurs de cet établissement d’enseignement supérieur. Il participe aux constructions du grand séminaire en dressant des plans, à l’instar de ceux de l’église du séminaire. Il dirige par la suite les travaux de fondation de cette église. À une époque où l’on s’éclairait encore au Rwanda avec des lampes à pétrole, le Père de Decker s’active dans la construction de la première turbine hydroélectrique du pays et alimente ainsi le séminaire en électricité. Infirmier diplômé, il organise à Nyakibanda un dispensaire subsidié où sont soignés aussi bien les séminaristes que les populations environnantes. Homme-orchestre, le Père de Decker dirige également une menuiserie qui fournit des meubles au grand séminaire ainsi qu’aux missions de la région d’Astrida.
Passionné par l’art du Rwanda, il entreprend des recherches sur les objets traditionnels dotés d’une grande valeur artistique. Il collecte ainsi les vanneries, les ferronneries et parvient, grâce à un subside du Fonds du Bien-être indigène (F.B.E.I.), à faire reproduire par des artisans rwandais des paniers et des lances conservés à la cour royale de Nyanza. Certaines de ces pièces seront cédées au Musée de Kabgayi, d’autres seront vendues au Musée royal du Congo belge à Tervuren.
En août 1950, le Père de Decker rentre en Belgique. Du 17 avril au 18 juin 1951, il fait sa grande retraite à Mours. Il est ensuite affecté à la communauté de la rue Grandgagnage à Namur, avant d’être envoyé, en septembre 1952, à la nouvelle maison des Pères Blancs de la rue du Brou, à Verviers.
En 1954, il est chargé de reprendre la publication de la revue des Pères Blancs, « Grands Lacs », qui accusait alors une certaine décadence. Soucieux de répandre l’idée missionnaire auprès de l’élite intellectuelle, le Père de Decker refonde la revue en y ajoutant une touche artistique. Les reportages photographiques spéciaux y prennent une large place.
En collaboration avec les Pères Blancs et les Sœurs Blanches de Belgique, de France et de Suisse, « Grands Lacs » devient, en 1958, « Vivante Afrique ». Cette transformation survient pendant la période des indépendances africaines. La nouvelle revue compte alors plus de 60.000 abonnés. En parallèle, la feuille « Caravane » paraît, dès 1958, à destination des jeunes lecteurs.
En 1969, « Vivante Afrique » change de nom pour devenir « Vivant Univers ». Elle couvre l’actualité religieuse, sociale et économique du Tiers-monde. On est alors en pleine guerre froide, en plein apogée du non-alignement et du tiers-mondisme. En 1974, le Père de Decker quitte la direction de « Vivant Univers » avec, au compteur, plus de 62 reportages sur l’Afrique et le Proche-Orient, ainsi qu’au moins, 5 numéros spéciaux consacrés aux églises orientales. Il continue de collaborer à « Vivant Univers » et de réaliser occasionnellement des reportages spéciaux. Il développe en parallèle la collection photographique des Pères Blancs, « Photos-Service », et l’ouvre à l’Amérique latine.
À la fin de 1986, il retourne au Rwanda pour prendre part, avec ses confrères, aux festivités du cinquantenaire du grand séminaire de Nyakibanda.
Atteint du cancer du pancréas, le Père de Decker subit une intervention chirurgicale le 2 juin 1987 et intègre, à son rétablissement, la maison de repos des Pères Blancs, à Namur. En août de la même année, sa vue se dégrade fortement et ses forces s’affaiblissent sensiblement.
À partir de janvier 1988, sa fin s’annonce proche. Conscient jusqu’à la veille de son décès, le Père Vincent de Decker meurt dans la nuit du 25 février 1988, à l'âge de 79 ans. Ses funérailles se déroulent, deux jours plus tard, à l’église Saint-Pierre aux Liens à Namur. Il sera enterré au cimetière des Pères Blancs à Varsenare, en Flandre-Occidentale.
Il est né le 12 mars 1908, à Ixelles, à Bruxelles, en Belgique. Il fait l’école primaire et les premières années du secondaire au collège Notre-Dame à Cureghem (Bruxelles). Après la mort de son père, il devient interne chez les Frères des Écoles chrétiennes à Carlsbourg, dans la province du Luxembourg. Au terme des études secondaires, il intègre le séminaire Léon XIII à l’Université de Louvain. Il y obtient, en 1929, un doctorat en philosophie thomiste. Au cours de l’année 1929-1930, il suit des cours de médecine et de sciences coloniales dans le cadre de son service militaire. À la fin de ce passage à l’armée, il obtient un diplôme d’infirmier et une candidature en sciences coloniales.
En 1930, il est admis au noviciat des Pères Blancs, à la Maison-Carrée, en Algérie. Le 5 octobre 1930, il reçoit l’habit des Pères Blancs – la gandoura, le burnous et le rosaire. Il rentre ensuite en Belgique, au scolasticat de Heverlee, pour parfaire sa formation missionnaire. Le 28 juin 1934, il prononce son serment perpétuel de Père Blanc et le 29 juin de l’année suivante, il est ordonné prêtre à Heverlee.
Envoyé au Rwanda, il y arrive le 1er novembre 1935 et est tout de suite affecté au grand séminaire qui se trouve alors à Kabgayi. Il y enseigne la philosophie. En septembre 1936, le grand séminaire est transféré à Nyakibanda. Le Père de Decker devient dès lors un des fondateurs de cet établissement d’enseignement supérieur. Il participe aux constructions du grand séminaire en dressant des plans, à l’instar de ceux de l’église du séminaire. Il dirige par la suite les travaux de fondation de cette église. À une époque où l’on s’éclairait encore au Rwanda avec des lampes à pétrole, le Père de Decker s’active dans la construction de la première turbine hydroélectrique du pays et alimente ainsi le séminaire en électricité. Infirmier diplômé, il organise à Nyakibanda un dispensaire subsidié où sont soignés aussi bien les séminaristes que les populations environnantes. Homme-orchestre, le Père de Decker dirige également une menuiserie qui fournit des meubles au grand séminaire ainsi qu’aux missions de la région d’Astrida.
Passionné par l’art du Rwanda, il entreprend des recherches sur les objets traditionnels dotés d’une grande valeur artistique. Il collecte ainsi les vanneries, les ferronneries et parvient, grâce à un subside du Fonds du Bien-être indigène (F.B.E.I.), à faire reproduire par des artisans rwandais des paniers et des lances conservés à la cour royale de Nyanza. Certaines de ces pièces seront cédées au Musée de Kabgayi, d’autres seront vendues au Musée royal du Congo belge à Tervuren.
En août 1950, le Père de Decker rentre en Belgique. Du 17 avril au 18 juin 1951, il fait sa grande retraite à Mours. Il est ensuite affecté à la communauté de la rue Grandgagnage à Namur, avant d’être envoyé, en septembre 1952, à la nouvelle maison des Pères Blancs de la rue du Brou, à Verviers.
En 1954, il est chargé de reprendre la publication de la revue des Pères Blancs, « Grands Lacs », qui accusait alors une certaine décadence. Soucieux de répandre l’idée missionnaire auprès de l’élite intellectuelle, le Père de Decker refonde la revue en y ajoutant une touche artistique. Les reportages photographiques spéciaux y prennent une large place.
En collaboration avec les Pères Blancs et les Sœurs Blanches de Belgique, de France et de Suisse, « Grands Lacs » devient, en 1958, « Vivante Afrique ». Cette transformation survient pendant la période des indépendances africaines. La nouvelle revue compte alors plus de 60.000 abonnés. En parallèle, la feuille « Caravane » paraît, dès 1958, à destination des jeunes lecteurs.
En 1969, « Vivante Afrique » change de nom pour devenir « Vivant Univers ». Elle couvre l’actualité religieuse, sociale et économique du Tiers-monde. On est alors en pleine guerre froide, en plein apogée du non-alignement et du tiers-mondisme. En 1974, le Père de Decker quitte la direction de « Vivant Univers » avec, au compteur, plus de 62 reportages sur l’Afrique et le Proche-Orient, ainsi qu’au moins, 5 numéros spéciaux consacrés aux églises orientales. Il continue de collaborer à « Vivant Univers » et de réaliser occasionnellement des reportages spéciaux. Il développe en parallèle la collection photographique des Pères Blancs, « Photos-Service », et l’ouvre à l’Amérique latine.
À la fin de 1986, il retourne au Rwanda pour prendre part, avec ses confrères, aux festivités du cinquantenaire du grand séminaire de Nyakibanda.
Atteint du cancer du pancréas, le Père de Decker subit une intervention chirurgicale le 2 juin 1987 et intègre, à son rétablissement, la maison de repos des Pères Blancs, à Namur. En août de la même année, sa vue se dégrade fortement et ses forces s’affaiblissent sensiblement.
À partir de janvier 1988, sa fin s’annonce proche. Conscient jusqu’à la veille de son décès, le Père Vincent de Decker meurt dans la nuit du 25 février 1988, à l'âge de 79 ans. Ses funérailles se déroulent, deux jours plus tard, à l’église Saint-Pierre aux Liens à Namur. Il sera enterré au cimetière des Pères Blancs à Varsenare, en Flandre-Occidentale.
Auteur : Dantès Singiza
Source : Société des Missionnaires d'Afrique, Archives de la Maison généralice (Rome), Notice nécrologique de Vincent de Decker.