Gendarme, Fernand
Personne
Dates
- Existence: 1884 - 1957
Biographie
Fernand Paulin Élie Gendarme est né, à Liège, le 8 mai 1884.
Il est le fils de Constant Gendarme et de Eugénie Mussche. Il poursuit sa scolarité à Liège.
Le 17 novembre 1903, il est admis, à l’âge de 19 ans, à l’École royale militaire. Il fait partie de la 54e promotion et évolue au sein de la section infanterie et cavalerie. Il termine sa formation de jeune officier au bout de deux ans. Le 26 décembre 1905, à l’issue de la cérémonie de prestation de serment, il est promu sous-lieutenant et affecté au sein du régiment du 1er Chasseur à pied. Il sert dans ce corps d’armée pendant deux ans.
Le 28 mars 1907, Fernand Gendarme part pour le Congo et se dirige vers le territoire militaire de la Ruzizi-Kivu. Il est spécialement affecté à la mission de délimitation du 30e méridien. À partir de cette première tâche jusqu’à la fin de sa carrière militaire, Fernand Gendarme sera, le plus souvent, astreint aux missions de démarcation des frontières fixées lors de la Conférence de Berlin et des rencontres internationales suivantes.
Le 7 octobre 1907, Fernand Gendarme arrive au poste de Kiagode. Il passe plusieurs mois sur le terrain où il prélève des données cartographiques. En 1908, il est nommé à la tête du poste de Kasindi. L’année suivante, à la fin de son premier terme, il rentre en Belgique. Il en profite pour suivre des cours de perfectionnement en géodésie et en observations astronomiques dispensés à l’Institut cartographique militaire (ICM) de Bruxelles.
En octobre 1910, il repart au Congo, où il est désigné au sein de la mission de délimitation des frontières, basée dans le Bufumbira. Dans un court laps de temps, Fernand Gendarme et ses collègues fixent, une fois pour toutes, les frontières entre le Congo, l’Ouganda et le Rwanda. En juillet 1911, Fernand Gendarme est envoyé à Sakania, afin de fixer la frontière du Katanga. Il y reste jusqu’en décembre 1912, avant de rentrer en congé de deux mois en Belgique. En avril 1913, Fernand Gendarme retourne au Congo pour un troisième terme. Il est promu, pour l’occasion, au grade de commandant de la Force Publique et nommé « Commissaire du Gouvernement de sa Majesté le Roi des Belges pour la délimitation de la frontière Moero-Tanganika ». Il a alors 29 ans.
La Première Guerre mondiale éclatée le 4 août 1914 le surprend au Tanganyika allemand, où il est en mission de délimitation des frontières entre le Congo et le Tanganyika. Après avoir essayé de lui faire signer, sans succès, le document de refus de combattre en Europe contre l’Allemagne, les autorités militaires allemandes arrêtent Fernand Gendarme au mépris de son statut diplomatique. Ils l’envoient ensuite à Tabora et l’enferment dans la prison de cette ville. Il y est interné pendant deux ans et n’y est délivré que, le 19 septembre 1916, au moment de la prise de Tabora par les troupes coloniales belges sous les ordres du général Charles Tombeur. Ce dernier l’investit le jour même du commandement du camp des prisonniers allemands de Tabora – le camp où F. Gendarme était auparavant incarcéré.
Le 17 février 1917, Fernand Gendarme remet le commandement de ce camp de prisonniers à un officier belge de gendarmerie et rejoint, au front, son régiment d’origine. En octobre 1917, il est envoyé à Dar es-Salaam comme officier de liaison entre les Grands Quartiers Généraux belge et anglais. En 1918, il est rappelé à Stanleyville et impliqué dans le processus de démobilisation des troupes de la Force Publique. À l’armistice de novembre 1918 jusqu’à la fin de 1919, Fernand Gendarme reste à Stanleyville, où il est employé aux tâches de l’État-major militaire. Par la suite, il est nommé à la tête des troupes de la province de l’Équateur et établit son quartier général à Coquilhatville. En septembre 1920, il rentre en Belgique et se prépare pour une nouvelle mission de démarcation des frontières entre le Congo et l’Angola. Il en profite pour se reposer longuement et se remettre des privations de la guerre.
Il retourne au Congo, pour un cinquième terme, en avril 1921. Il est nommé, à ce moment-là, commissaire-adjoint de la mission de délimitation de la frontière de l’Angola, avant d’être désigné comme le Chef de la Mission anglo-belge de délimitation de la frontière du Ruanda-Urundi. Il se rend, par la suite, à Kigoma, au siège de cette mission. Il y travaille pendant trois ans. C’est notamment durant cette période que la mission de délimitation frontalière anglo-belge se penche sur la question de la cession de la région du Gisaka aux Anglais et qu’il est finalement statué du maintien de cette région au sein du royaume du Rwanda « colonisé » alors par la Belgique. Le 1er mai 1924, Fernand Gendarme est promu au grade de lieutenant-colonel. Il a alors 40 ans. Il clôture ses travaux en octobre 1924 et rentre, après, en congé, en Belgique. Il retourne, en avril 1925, au Congo et y remplace temporairement le lieutenant-colonel Paul-Charles Ermens à la tête de la Force Publique. Lorsque le colonel Ermens rentre de congé, Fernand Gendarme est, à son tour, envoyé à Élisabethville en vue de commander le 1er groupement de la Force Publique de cette ville. F. Gendarme reste à la tête de ce régiment jusqu’en juin 1926. Puis, il est affecté à la supervision des travaux de l’éclusage du fleuve Congo, à Ango-Ango. Il y reste jusqu’en avril 1927 et rentre, par la suite, en Europe. À la fin de son congé de deux mois, Fernand Gendarme repart au Congo comme chef de la section belge de la Mission de délimitation cadastrale de la frontière Katanga-Rhodésie. Il exerce cette fonction pendant cinq ans.
En septembre 1932, à la fin de la mission « Katanga-Rhodésie », le ministre belge des colonies met un terme à la carrière coloniale de Fernand Gendarme et le reverse à l’armée belge. Gendarme rentre alors en Belgique. À partir du 1er janvier 1933, il est affecté au 1er régiment des Grenadiers avec son grade de lieutenant-colonel. Il prend sa retraite quelque temps après et est, tout de suite, promu au grade de général honoraire de la Force Publique.
Marié à Simone Wymeels, Fernand Gendarme s’occupe pleinement, pendant sa pension, de l’éducation de leurs deux enfants, un garçon et une fille. Il reste en Belgique durant toute la durée de la Deuxième Guerre mondiale. À la fin de ce conflit, il part vivre, avec sa famille, au Brésil. Il est alors âgé de 61 ans. En 1952, à l’âge de 68 ans, il quitte le Brésil et retourne vivre avec sa femme, à Élisabethville, au Katanga (Congo). Il y décède, cinq ans plus tard, le 7 janvier 1957.
Le 28 mars 1907, Fernand Gendarme part pour le Congo et se dirige vers le territoire militaire de la Ruzizi-Kivu. Il est spécialement affecté à la mission de délimitation du 30e méridien. À partir de cette première tâche jusqu’à la fin de sa carrière militaire, Fernand Gendarme sera, le plus souvent, astreint aux missions de démarcation des frontières fixées lors de la Conférence de Berlin et des rencontres internationales suivantes.
Le 7 octobre 1907, Fernand Gendarme arrive au poste de Kiagode. Il passe plusieurs mois sur le terrain où il prélève des données cartographiques. En 1908, il est nommé à la tête du poste de Kasindi. L’année suivante, à la fin de son premier terme, il rentre en Belgique. Il en profite pour suivre des cours de perfectionnement en géodésie et en observations astronomiques dispensés à l’Institut cartographique militaire (ICM) de Bruxelles.
En octobre 1910, il repart au Congo, où il est désigné au sein de la mission de délimitation des frontières, basée dans le Bufumbira. Dans un court laps de temps, Fernand Gendarme et ses collègues fixent, une fois pour toutes, les frontières entre le Congo, l’Ouganda et le Rwanda. En juillet 1911, Fernand Gendarme est envoyé à Sakania, afin de fixer la frontière du Katanga. Il y reste jusqu’en décembre 1912, avant de rentrer en congé de deux mois en Belgique. En avril 1913, Fernand Gendarme retourne au Congo pour un troisième terme. Il est promu, pour l’occasion, au grade de commandant de la Force Publique et nommé « Commissaire du Gouvernement de sa Majesté le Roi des Belges pour la délimitation de la frontière Moero-Tanganika ». Il a alors 29 ans.
La Première Guerre mondiale éclatée le 4 août 1914 le surprend au Tanganyika allemand, où il est en mission de délimitation des frontières entre le Congo et le Tanganyika. Après avoir essayé de lui faire signer, sans succès, le document de refus de combattre en Europe contre l’Allemagne, les autorités militaires allemandes arrêtent Fernand Gendarme au mépris de son statut diplomatique. Ils l’envoient ensuite à Tabora et l’enferment dans la prison de cette ville. Il y est interné pendant deux ans et n’y est délivré que, le 19 septembre 1916, au moment de la prise de Tabora par les troupes coloniales belges sous les ordres du général Charles Tombeur. Ce dernier l’investit le jour même du commandement du camp des prisonniers allemands de Tabora – le camp où F. Gendarme était auparavant incarcéré.
Le 17 février 1917, Fernand Gendarme remet le commandement de ce camp de prisonniers à un officier belge de gendarmerie et rejoint, au front, son régiment d’origine. En octobre 1917, il est envoyé à Dar es-Salaam comme officier de liaison entre les Grands Quartiers Généraux belge et anglais. En 1918, il est rappelé à Stanleyville et impliqué dans le processus de démobilisation des troupes de la Force Publique. À l’armistice de novembre 1918 jusqu’à la fin de 1919, Fernand Gendarme reste à Stanleyville, où il est employé aux tâches de l’État-major militaire. Par la suite, il est nommé à la tête des troupes de la province de l’Équateur et établit son quartier général à Coquilhatville. En septembre 1920, il rentre en Belgique et se prépare pour une nouvelle mission de démarcation des frontières entre le Congo et l’Angola. Il en profite pour se reposer longuement et se remettre des privations de la guerre.
Il retourne au Congo, pour un cinquième terme, en avril 1921. Il est nommé, à ce moment-là, commissaire-adjoint de la mission de délimitation de la frontière de l’Angola, avant d’être désigné comme le Chef de la Mission anglo-belge de délimitation de la frontière du Ruanda-Urundi. Il se rend, par la suite, à Kigoma, au siège de cette mission. Il y travaille pendant trois ans. C’est notamment durant cette période que la mission de délimitation frontalière anglo-belge se penche sur la question de la cession de la région du Gisaka aux Anglais et qu’il est finalement statué du maintien de cette région au sein du royaume du Rwanda « colonisé » alors par la Belgique. Le 1er mai 1924, Fernand Gendarme est promu au grade de lieutenant-colonel. Il a alors 40 ans. Il clôture ses travaux en octobre 1924 et rentre, après, en congé, en Belgique. Il retourne, en avril 1925, au Congo et y remplace temporairement le lieutenant-colonel Paul-Charles Ermens à la tête de la Force Publique. Lorsque le colonel Ermens rentre de congé, Fernand Gendarme est, à son tour, envoyé à Élisabethville en vue de commander le 1er groupement de la Force Publique de cette ville. F. Gendarme reste à la tête de ce régiment jusqu’en juin 1926. Puis, il est affecté à la supervision des travaux de l’éclusage du fleuve Congo, à Ango-Ango. Il y reste jusqu’en avril 1927 et rentre, par la suite, en Europe. À la fin de son congé de deux mois, Fernand Gendarme repart au Congo comme chef de la section belge de la Mission de délimitation cadastrale de la frontière Katanga-Rhodésie. Il exerce cette fonction pendant cinq ans.
En septembre 1932, à la fin de la mission « Katanga-Rhodésie », le ministre belge des colonies met un terme à la carrière coloniale de Fernand Gendarme et le reverse à l’armée belge. Gendarme rentre alors en Belgique. À partir du 1er janvier 1933, il est affecté au 1er régiment des Grenadiers avec son grade de lieutenant-colonel. Il prend sa retraite quelque temps après et est, tout de suite, promu au grade de général honoraire de la Force Publique.
Marié à Simone Wymeels, Fernand Gendarme s’occupe pleinement, pendant sa pension, de l’éducation de leurs deux enfants, un garçon et une fille. Il reste en Belgique durant toute la durée de la Deuxième Guerre mondiale. À la fin de ce conflit, il part vivre, avec sa famille, au Brésil. Il est alors âgé de 61 ans. En 1952, à l’âge de 68 ans, il quitte le Brésil et retourne vivre avec sa femme, à Élisabethville, au Katanga (Congo). Il y décède, cinq ans plus tard, le 7 janvier 1957.
Auteur : Dantès Singiza
Source : Lederer André, "Gendarme (Fernand Paulin Élie)", in Académie royale des Sciences d'Outre-mer, "Biographie belge d'Outre-mer", T. VII-C, 1989, col. 163-169.