Agence belge de l’Est africain. Belbase
Personne morale
Dates
- Existence: 1921 - 1995
Historique
Pendant la Première Guerre mondiale, des bases maritimes belges sont créées sur l’océan Indien (à Mombasa et à Dar-es-Salaam) afin d’assurer le ravitaillement des troupes. Après la guerre et la décision des grandes puissances de confier les territoires du Ruanda et de l’Urundi à la Belgique, la Grande Bretagne et la Belgique signent, en 1921, l’ « Accord Belbase » (Belgian base). Cet accord octroie aux Belges plusieurs emplacements dans le port de transit de Dar-es-Salaam, et plus tard de Kigoma avec un bail à perpétuité. Née de cet accord, la société Belbase connait ses réels débuts en 1919 via S.A. Bunge, les Entreprises maritimes belges et la Compagnie centrale d’outre-mer. Basée à Dar-es-Salaam, elle porte alors le nom d’Agence commerciale belge de l’Est africain. À Kigoma, la concession est gérée par la CFL (Compagnie des Chemins de Fer du Congo Supérieur aux Grands Lacs Africains) et le contrôleur des douanes. Suite à des difficultés financières deux nouveaux actionnaires viennent s’ajouter au consortium de base: la Société internationale de plantation et l’Intertropicale Comfina. La société obtient de la colonie la gestion de l’emplacement accordé à bail à la Belgique pour une période de 25 ans, et forme ainsi la concession belge de Dar-es-Salaam, ou « Belbase ». En 1927, l’Agence Maritime internationale, basée à Anvers, reprend la part de l’Intertropicale Comfina et supprime les activités commerciales de Belbase au profit de la manutention et du transit de marchandises. Le libellé de la société devient dès lors « Agence belge de l’Est Africain ». Pendant la crise des années trente et la Seconde Guerre mondiale, les Belbases souffrent d’une baisse du trafic par la voie de l’est. En 1931, les entités de Kigoma et de Dar-es-Salaam passent sous gestion unifiée. Après la guerre, la forte croissance économique mondiale oblige les autorités britanniques et belges à agrandir les installations des ports de Dar-es-Salaam et Kigoma. Dans les années 1950, le bail à perpétuité est remplacé par un bail emphytéotique de 99 ans et un nouveau contrat de gérance de 25 ans est signé entre la colonie et les Belbases avec l’approbation des Britanniques. La période des indépendances du début des années soixante coïncide avec une période d’immobilisme diplomatique. Peu après son indépendance en 1961, le Tanganyika souhaite l’évacuation des sites Belbases par les Belges. Mais c’est sans savoir que le Congo, le Rwanda et le Burundi indépendants ont assuré le payement du loyer nominal ainsi que les travaux effectués aux Belbases. Dès lors, le Tanganyika aurait dû dédommager ses voisins africains pour évacuer les sites. Rechignant à s’attaquer à ses compatriotes africains, le Tanganyika abandonne l’idée et la situation reste comme telle. En 1971, afin de résoudre ce contentieux diplomatique, le Tanganyika (devenu la Tanzanie en 1964) demande à l’Agence Maritime Internationale (AMI), héritière du gestionnaire Belbase, de poursuivre l’exploitation des sites, cette fois pour le compte de la Tanzanie. En 1995, après presque 75 ans de service, le gestionnaire de l’AMI met fin à ses activités de gestion portuaire pour s’installer à l’extérieur du port en tant que commissaire-expéditeur. Le contentieux juridique concernant le dédommagement des ex-propriétaires par les autorités tanzaniennes n’étant toujours pas résolu, les Belbase existent encore virtuellement.
Sources : DARCIS L., « Les Belbase: une réalisation peu connue de l'expansion belge en Afrique de l'Est », in : Bulletin des séances, Académie royale des sciences d'outre-mer, 2007, vol. 53, no. 2, pp. 131-146.
Trouvé dans 1 Collection ou document:
Fonds Agence belge de l’Est africain (Belbase)
Fonds
Identifiant: HA.02.0020
Résumé
Un album de photographies de la concession belge de Kigoma (1935) ; Documents relatifs au personnel européen et africain: Listes du personnel, Dossiers personnels des employés, Salaires, Logements, Congés, Maladies, Visas, Assurances, Voyages éducatifs, Engagements, Démissions, Contentieux, Accidents, Décès, etc. (1930-1971); Relations avec les autorités et institutions: Documents officiels (minutes, notes de services, etc.) et correspondance avec le gouvernement belge, le consulat général de...
Dates:
Majeure partie des documents trouvés entre 1920 - 1975