Passer au contenu principal

Institut de médecine tropical

 Personne morale

Dates

  • Existence: 1906 - aujourd'hui

Historique

À la fin du 19e siècle, contrairement à la Belgique, de nombreuses puissances coloniales européennes disposent déjà d’écoles ou de départements qui organisent des cours de médecine tropicale. Le rapport qui résulte en 1905 de l’expédition scientifique Dutton-Todd-Christy (1903), financée par le roi Léopold II, fait état de la nécessité d’organiser un enseignement de la médecine tropicale pour les médecins actifs en Afrique centrale. C’est ainsi que le souverain fonde l’École de médecine tropicale(EMT) en 1907. L’école s’installe dans les bâtiments de l’École coloniale à Bruxelles et se voit attribuer la gestion de la Villa coloniale qui serve depuis longtemps comme hôpital pour les coloniaux. Après la « reprise » de l’État indépendant du Congo par la Belgique, le Ministère des Colonies fonde, en 1910, l’École de médecine tropicale à Bruxelles. L’EMT déménage à la Villa Duden à Forest. L’école connait de grandes difficultés durant la Première Guerre mondiale (absence d’étudiants, majeure partie du personnel mobilisée, bâtiment présentant de nombreux défauts) tandis que la Villa coloniale ne satisfait plus aux exigences. Cette dernière est remplacée après la guerre par la toute nouvelle Clinique Léopold II. En 1923, l’Antwerpse Koloniale Hoogere School(École coloniale supérieure) est transformée en Koloniale Hoogeschool (Université coloniale) comprenant notamment une faculté de médecine tropicale. Débute un contentieux entre Bruxelles et Anvers relatif à l’implantation de l’enseignement de la médecine tropicale. La justice se prononce pour le projet anversois permettant ainsi la création, en 1931, de l’Institut de médecine tropicale à Anvers (IMT). Ce parastatal, établissement d’utilité publique de droit belge, a pour objectif de former des médecins et des agents de la santé, d’effectuer des recherches sur les maladies tropicales et de créer des laboratoires et des hôpitaux. L’IMT travaille au niveau interuniversitaire mais n’a pas le statut universitaire. De nombreuses instances délèguent un ou plusieurs représentants au conseil d’administration. Le Ministère des Colonies, la députation permanente de la province d’Anvers et la Ville d’Anvers y désignent chacun trois membres. La Fondation universitaire, le Fonds national de la recherche scientifique, la Commission for Relief et la Croix-Rouge désignant chacun deux membres. En outre, y siègent aussi un délégué du Ministère des Affaires étrangères et un délégué des universités de Gand, Louvain, Liège et Bruxelles. Le conseil d’administration désigne un directeur et un bureau. Ce dernier prépare les décisions du conseil et veille à leur exécution. Le directeur est nommé par le roi. Plusieurs directeurs sont également impliqués dans l’administration d’autres institutions telles que l’Institut pour la recherche scientifique en Afrique centrale (IRSAC), l’Institut national pour l’étude agronomique du Congo (INEAC), le Fonds reine Élisabeth pour l’assistance médicale aux indigènes du Congo belge (FOREAMI) et la Fondation père Damien pour la lutte contre la lèpre (FOPERDA), mais aussi d’entreprises coloniales comme la Société des mines d’or de Kilo-Moto. Les médecins qui ont reçu une formation à l’IMT sont souvent engagés par les entreprises coloniales. En 1958, l’IMT et le Fonds du bien-être indigène reprennent la gestion des hôpitaux de Kasongo et Kibombo. L’indépendance congolaise apporte une grande incertitude quant à l’avenir de l’IMT. Après un court passage au Ministère des Affaires étrangères et du Commerce extérieur, l’IMT est placé sous le département ministériel en charge de l’enseignement. L’institut a également diversifié ses perspectives passant de la colonie à un large éventail de pays en voie de développement.
Sources : Baetens R ., Een brug tussen twee werelden. 100 jaar, 2 vol., Anvers, Institut de médecine tropicale prince Léopold, 2006 ; Poncelet M., L’invention des sciencescoloniales belges, Paris, Karthala, 2008.