Etat Indépendant du Congo - Administration centrale et territoriale
Personne morale
Dates
- Existence: 1885 - 1908
Historique
Poursuivant l’organisation institutionnelle et administrative mise en place par l’AIC, l’ÉIC repose sur une « double direction » sise à Bruxelles et à Vivi puis Boma. Neuf mois après la proclamation d’indépendance de l’État congolais, Camille Janssens succédant à Francis de Winton décide le transfert du siège de l’administration centrale du Gouvernement local de Vivi à Boma, un ancien centre de la « traite négrière » atlantique et surtout la plus importante station existant sur le territoire congolais. Le Gouvernement local est structuré au niveau central par un premier décret royal du 17 avril 1887. Au sein d’une « structure très rudimentaire », les premières directions et leurs attributions respectives se mettent en place parallèlement à la désignation des premiers directeurs en juin 1886. Il faudra attendre l’année 1894 pour que tous les rouages de l’administration centrale ainsi que les attributions soient précisés. En effet, les décrets des 16 avril 1887, 22 juin 1889 et 28 février 1890 rassemblés au mois d’octobre 1894 jettent les bases légales de l’organisation de l’administration. La haute fonction de l’administration centrale comprend l’inspecteur d’État chargé de l’intérim du Gouvernement local, le directeur de l’Agriculture, le directeur des Finances, le commandant de la Force publique, l’intendant, le directeur de la Justice, le procureur d’État, le secrétaire général, un « secrétaire général à titre personnel », le directeur des Transports et enfin le directeur des Travaux de Défense. L’organigramme de l’administration centrale du Gouvernement local comprend donc un secrétariat général et sept directions à savoir, une direction de la Justice, une direction des Transports, de la Marine et des Travaux publics, une direction de l’Intendance, une direction de l’Agriculture et de l’Industrie, une direction des Travaux de Défense, une direction de la Force publique, une direction des Finances.Parallèlement à la mise en place progressive de l’administration centrale à Boma, le quadrillage de l’immense territoire est entrepris au sein d’une administration territoriale inspirée des modèles de domination coloniale britannique ou batave. Par un décret du
1er août 1888 qui sera modifié par celui du 10 octobre 1894, le Gouvernement local est divisé en onze districts à savoir Banana, Boma, Matadi, Cataractes, Stanley-Pool, Kasaï, Équateur, Ubangi-Uélé, Aruwimi-Uélé, Stanley-Falls, Lualaba. Ceux-ci constitueront « l’unité administrative de base de l’État ». Le nombre de districts de taille inégale sera modifié par la suite au fur et à mesure de l’occupation effective du territoire et de l’augmentation des effectifs de l’administration territoriale. Certains districts seront divisés en zones puis en secteurs.
Sources : Plasman P.-L., Léopold II, potentat congolais. L’action royale face à la violence coloniale, Bruxelles, Racine, 2017 ; De Clerck L., « Organisation politique et administrative », dans Lamy E. et De Clerck L. (dir.), L’ordre juridique colonial belge en Afrique centrale. Éléments d’histoire. Recueil d’études, Bruxelles, Académie royale des sciences d’Outre-mer, 2004, p. 121-196 ; Bernardo y Garcia L. A., « Les “archives africaines”. Généalogie d’un nébuleux patrimoine colonial commun », dans Revue belge de philologie et histoire (à paraître en 2021) ; Piret B., « Exhumer les vestiges de la colonisation. Les archives coloniales belges et leur histoire », dans Comma, 2015, p. 51-62.