Passer au contenu principal

Etat indépendant du Congo - Gouvernement Central

 Personne morale

Dates

  • Existence: 1885 - 1908

Historique

En 1876, le roi Léopold II convoque une Conférence internationale de géographie à Bruxelles. Cette conférence fait subitement de Léopold II un personnage central en matière d’exploration de l’Afrique centrale. L’Association internationale pour la civilisation de l’Afrique, qui prendra rapidement le nom d’Association internationale africaine (AIA), est fondée au cours de cette conférence et Léopold II s’en octroie la présidence. L’AIA organise très rapidement des expéditions à partir de Zanzibar vers la région du lac Tanganyika. En 1878, le Comité d’études du Haut-Congo (CEHC) voit le jour. Il sera remplacé en 1882 par l’Association internationale du Congo (AIC). Déçu de n’avoir pas reçu la reconnaissance escomptée de la part de la Grande-Bretagne après son voyage au cœur de l’Afrique, le journaliste Henry Morton Stanley rejoint l’AIC à la demande de Léopold II. Stanley démarre sa mission par la côte ouest en fondant des stations le long de l’estuaire et du fleuve Congo, au grand dam de la France et le Portugal qui s’indignent fortement de la façon dont l’AIC place les rives du fleuve Congo sous la bannière de Léopold II. Bien que le roi laisse officiellement apparaître son intention d’ouvrir les nouveaux territoires au commerce international et de garantir le libre-échange, il utilise surtout l’AIC afin d’assouvir ses ambitions personnelles sur le terrain. Et ses efforts seront récompensés : le 22 avril 1884, l’AIC est reconnue par les États-Unis d’Amérique comme autorité souveraine d’un immense territoire en Afrique centrale, l’État indépendant du Congo. Tous les pays représentés au Congrès de Berlin (15 novembre 1884 – 26 février 1885) reconnaissent successivement le nouvel État. En Belgique, le roi Léopold II fait savoir par une lettre au Conseil des ministres datée du 16 avril 1885 que le nouvel État indépendant tombe sous sa souveraineté. La Chambre des représentants et le Sénat donnent, respectivement le 28 et le 30 avril, l’autorisation à Léopold II d’exercer les fonctions de chef d’État de l’État indépendant du Congo (ÉIC). Une union personnelle voit donc le jour entre le nouvel État et la Belgique.À la fin du mois d’octobre 1885, l’administration centrale dit Gouvernement central du nouvel État est mis en place à Bruxelles. Le souverain est assisté dans l’exécution de son autorité par trois administrateurs généraux : Edmond Van Eetvelde (Affaires étrangères), le colonel Maximilien Strauch (Intérieur) et Hubert Van Neuss (Finances). Réunis en Conseil, ils peuvent discuter de tout ce qu’ils jugent utile pour l’État indépendant du Congo, mais toutes les décisions sont soumises à l’approbation du roi-souverain. En 1891, les administrateurs généraux reçoivent le titre de secrétaires d’État. Ce premier triumvirat ne présentant pas une unité parfaite pour cause de divergences d’opinions, le souverain décide en 1894 de placer le Gouvernement central sous la direction d’un secrétaire d’État, unique nommé par lui. Edmond Van Eetvelde est désigné à cette fonction. Le secrétaire d’État, est chargé d’exécuter les décisions et les actes du roi-souverain. Il doit régler l’organisation des différents services et il est assisté dans cette tâche par un chef de cabinet, un trésorier général et trois secrétaires chargés chacun de la direction d’un département (Affaires étrangères, Finances et Intérieur). Deux nouveaux services sont ainsi créés : le cabinet du secrétaire d’État, et celui du trésorier général. Ce cadre organisationnel ne changera pas jusqu’en 1908, année qui voit l’annexion de l’ÉIC par la Belgique.
Sources : Histoire générale : Plasman P.-L., Léopold II, potentat congolais. L’action royale face à la violence coloniale, Bruxelles, Racine, 2017. Histoire administrative et institutionnelle : De Clerck L., « Organisation politique et administrative », dans Lamy E. et De Clerck L. (dir.), L’ordre juridique colonial belge en Afrique centrale. Éléments d’histoire. Recueil d’études, Bruxelles, Académie royale des sciences d’Outre-mer, 2004, p. 121-196. Histoire des archives :Bernardo y Garcia L. A., « Les “archives africaines”. Généalogie d’un nébuleux patrimoine colonial commun », dans Revue belge de philologie et histoire (à paraître en 2021) ; Piret B., « Exhumer les vestiges de la colonisation. Les archives coloniales belges et leur histoire », dans Comma, 2015, p. 51-62.